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À l’inverse de nombreux auteurs africains, Mamady Koulibaly ne prend pas Le troisième homme du bas-fond comme prétexte pour témoigner d’une réalité sociale et politique et éventuellement pour la dénoncer mais propose le récit d’une enquête policière de la Direction de la police judiciaire de Conakry après que les corps d’un couple aient été découverts dans un bas-fond à proximité de la capitale. Menée par un commissaire et l’un de ses inspecteurs, elle suit le schéma habituel du roman de procédure policière avec analyse scientifique, enquête de terrain, interrogatoires, etc.
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L’intrigue est simple et sans grand suspense, même si l’auteur joue de quelques fausses pistes, mais ce court roman de moins de 80 pages n’en est pas moins intéressant. Vu à travers les investigations de l’inspecteur Simakan, il conduit le lecteur dans différents quartiers, résidentiels et informels, de Conakry et aussi dans la région diamantifère de Banankoro, dans le sud-est de la Guinée où le policier décide de prendre en charge la scolarité d’une petite fille, montrant ainsi ses qualités humaines en plus de ses talents d’enquêteur. Les autres personnages, suspects et témoins, qu’il rencontre sont autant de figures bien typées, souvent attachantes.
Il est difficile de classer Le troisième homme du bas-fond. On peut penser que Koulibaly a écrit à destination d’un public populaire ou de la jeunesse (à la manière de Kwasi Koranteng dans Mission spéciale), comme le montrent les nombreuses notes de bas de page, qu’elles réfèrent au vocabulaire employé, à la toponymie ou à la cosmogonie malinké. Le lecteur non familier de l’Afrique de l’Ouest y trouve son compte.
Mamady Koulibaly, Le troisième homme du bas-fond © Paris, L’Harmattan Guinée, 2020.